Me voilà, presqu'un mois sans dire un mot. Malade, oui, malade, évidemment. Cela ne pouvait pas faire autre chose. Mon amour pour la parole, pour la vie et pour les petites choses qui m'entourent, plus loin ou moins, me raniment la force pour continuer.

Les derniers jours que j'ai été dans le boulot, la fille d'à côté n'est pas apparue. Je n'ai rien su sur elle et je suis devenu très gêné. Sa copine a continué a se rapprocher de moi un peu trop, comme si elle voudrait que j'oublie d'autres gens, comme si elle était disposée à substituer quelqu'un.

Je l'ai laissée agir jusqu'à un point. J'ai essayé de ne pas rester seuls tous les deux. Même d'éviter les rencontres. Finalement, un jour j'ai raté le boulot, je me suis senti pas bien et après un appel derriére la visite au médecin, je suis resté, un peu pour toutes les choses, chez moi.

Je dois avouer que, quand tu commences un rapport t'es très content au début, tu deviens un peu fou, un peu hors jeu, hors la vie, hors tout, mais, si, par hasard, des idées te viennent d'ironie ou de ne pas savoir exactement quoi faire, qu'est-ce qui se passe, alors là tu commences à te prendre la tête avec des histoires bizarres.

Réellement on ne peut pas tout prévoir. Jamais. Juste lorsque j'allais me voir chez moi entouré de bons bouquins, de bonnes histoires qui m'accompagnent et qui me fassent oublier un peu tout, j'ai reçu une lettre d'une ancienne copine, qui voulait savoir de moi et qui s'est adressée là d'une façon curieuse. Elle s'appelle Manon et n'a pas changé son nom ni la douceur de ses paroles. Elle m'avoue sa decision de rattraper le lien qu'on avait alors, si je n'ai pas d'inconvénient.

Pour le moment il s'agit seulement de s'écrire des lettres de temps en temps et puis on verra. Elle le dit d'une façon très claire et je ne sais comment il ose parler comme ça, parce que là elle ne connaît pas ma situation vitale, mes circonstances, etc. Je me demande ici et maintenant si les femmes ont changé beaucoup ou c'est ma tête ancrée dans le passé ou c'est le monde qui roule un peu plus vite de ce qu'on pensait.

Naturellement, je lui ai répondue vite, en acceptant l'échange de lettres et le désir d'arriver à bon port. Lorsque j'ai fini la réponse, j'ai pensé que peut-être je me suis precipité un petit peu aussi. Possiblement ce soit plutôt une façon de faire naufrage. De toute façon, je crois que c'est une bonne manière de recommencer: un peu de force et de décision et enlever un peu la peur qui parfois essaie de me conduire dans un pire.

Trou huit

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